Comme nous l’avons annoncé précédemment, la note suivante
résume la Semaine International des Troisièmes Cycle : Doing Business in
China qui a eu lieu au Pôle Léonard de Vinci. Le but de cette semaine était de
nous donner une vision globale sur l’économie chinoise ainsi que les
opportunités pour faire du commerce dans ce pays. Plusieurs intervenants sont
venu partager avec nous leurs visions et expériences de la Chine. Le professeur
Kai Huang de Nanjing Southeast University a, tout au long de la semaine,
introduit différents sujets qui nous ont permit de comprendre le fonctionnement
de la Chine d’un point de vue politique, sociologique, économique etc.
Lundi : Le matin, le Pr Huang a introduit les
chiffres clés de l’économie chinoise ainsi que le fonctionnement de plusieurs
secteurs tel que la banque, le service publique, le tourisme et le monde des
investisseurs étrangers.
L’après midi : M Guillaume Tirard ,directeur du
Bureau Economique Permanent en Chine-Conseil Général des Hauts-de-Seine, nous a
présenté les difficultés que peut rencontrer une PME française pour s’installer
en Chine. La règle d’or pour réussir ses premiers pas est d’avoir un
intermédiaire qui vous permettra de rencontrer les bonnes personnes. L’intermediaire, appelé gwanchi
connaît les rouages de l’administration et les erreurs à ne pas commettre.
C’est dans ce sens qu’il est important de bien le choisir.
En fin de journée, M Christophe Horvat, Vice-Président
Sourcing d’AREVA, a énuméré les facteurs clés du succès d’un sourcing en Chine.
Les points à retenir sont :
- L’adoption d’une vision et démarche stratégique et non
tactiques
- La vente de ses achats aux fournisseurs chinois car le
marché domestique est en forte croissance.
- S’inscrire dans une démarche d’entreprise et non pas
une démarche achat. L’entreprise devrait s’investir dans l’économie chinoise et
intégrer les clients internes.
- Déployer des ressources achats dédiées à l’exportation
basée en Chine. C’est à dire qu’il ne faut pas gérer les équipes à distance,
mais mettre en place une structure en Chine.
Mardi : Le matin, le Pr Huang a parlé du
marché consumériste chinois et des opportunités qui se présentent devant les
entreprises françaises. Avant de s’installer en Chine, l’entreprise doit se
demander si le fait d’investir dans ce pays a un sens. La question paraît
évidente mais essentielle. Plusieurs entreprises ont vu leurs tentatives
échouer car elles ont surévaluer les opportunités.
L’après-midi : M Richard Laub, P-DG de Dragon
Sourcing, a présenté l’activité de son entreprise. Basée en Chine, Dragon
Sourcing accompagne les entreprises françaises dans leurs démarches pour
réussir leurs installations en Chine. Il a, par ailleurs, exposé les grandes
lignes pour réussir son sourcing.
Après cette conférence, M Frédéric Guetin, vice-Président
International Sales de Tarkett nous a expliqué les différents choix
d’implantations qui s’offrent devant un investisseur étranger. Nous avons
abordé les différents critères imposés par le gouvernement chinois et les
différents mode de partenariats entre les entreprises étrangères et leurs
homologues chinoises. Il n’y a pas de réponse unique. Tout dépend du secteur
d’activité de l’entreprise, de son intérêt pour le marché chinois…
Mercredi : Nous avons eu droit à notre sujet
favori ; Internet en Chine : 1,3 milliards d’internautes ?
Internet en Chine connaît un nombre croissant d’internautes. Depuis 2OOO, le
nombre d’internaute a été multiplié par huit pour atteindre 100 millions
d’internautes en 2005. Le gouvernement chinois garde le contrôle sur
l’information qui circule sur le net. Malgré cela, le commerce sur Internet va
être dopé par l’arrivée des hauts débits et de la fibre optique. Les
changements qui s’opèrent dans le secteur bancaire vont, eux aussi, aider le
développement du commerce en ligne. En effet, ce secteur se modernise et les
Chinois commencent à utiliser les cartes de crédits comme moyen de paiement. De plus l'explosion des mobiles promet un bel avenir pour e-business en Chine.
L’après-midi : Avec M Akram Belkaîd, Rédacteur en
Chef Adjoint de La Tribune, nous avons discuté des relations entre l’Europe et
la Chine. Notre discussion s’est axée sur les enjeux géopolitique de cette
relation. Des accords multilatéraux entre la Chine et l’UE sont mis en place
pour contrer le pouvoir américain. Ceci étant, la question ne s’arrête pas là.
Plusieurs différents s’interposent entre l’UE et la Chine et les Etats Unis et
la Chine.
- La Chine est médiateur dans le différent qui oppose les
Etats Unis et la Corée
- La Chine soutient l’Iran car il lui fournit le pétrole
- La Chine veut entrer dans le G8 (une faiblesse par
rapport au Japon qui est membre) mais les Etats Unis s’y opposent.
- La Chine est préoccupée par l’embargo sur les armes
imposé par l’UE. En 2005, les pays européens étaient divisés à ce sujet. Mais
les Chinois se sont tirés une balle dans le pied en décrétant une loi sur la
possibilité d’attaquer Taiwan si ce dernier déclarait son indépendance.
Comme nous pouvons le voir, la Chine reste un marché
mondial énorme qui est fragilisé par les différents qui l’opposent aux
puissances économiques et militaires.
Jeudi : Pour rester dans la même vision de la
Chine, M Phillipe Cohen, journaliste à Mariane, a partagé avec nous son point
de vue sur les réalités de ce pays. Après un séjour sur place, il a co-écrit un
livre (la chine sera-t-elle notre cauchemard?) qui traite des disfonctionnement de ce pays. 80% de la population
est rurale et vit avec 2€/jour. Tous ces gens sont attirés par l’eldorado des
grandes villes qui sont toutes situées sur le littoral. A noter qu’il existe
une réelle séparation économique entre les régions côtières et le reste du pays
qui est pauvre. Ces personnes qui laissent tout pour travailler dans les
grandes villes sont appelées mingong. Ils sont le fer de lance de l’économie
chinoise car ils sont rémunérés beaucoup moins que les autres travailleurs
chinois (un peu comme le modèle des maquiladoras à la frontière entre le
Mexique et les Etats-Unis). Pour fidéliser les mingong, les patrons garde une
partie du salaire.
L’après-midi, nous avons eu la vision du Pr Huang sur les
relations économiques et politiques entre la Chine et l’UE. Il était
intéressant de comparer les points de vue européens (M Belkaid) et chinois (Pr
Huang). Malgré leurs différences, ces deux analyses montrent l’importance que
la Chine a sur l’échiquier mondial. Ce qui lui donne le pouvoir de
contrebalancer des décisions malgré les différents.
Vendredi : Notre dernier rendez-vous avec le
Pr Huang nous a mené vers l’interrogation suivante : Est-ce que la Chine
restera l’usine du monde ? En effet, l’Inde est le concurrent direct de la
Chine d’un point de vue sourcing et marché à forte potentialité. Les arguments
important à retenir est que la Chine fonctionne différemment de l’Inde. Le fait
d’avoir une main d’œuvre bon marché permet de faire travailler de plus en plus
d’employés. Une fois le marché attendra sa maturité les entreprises pourront
augmenter la productivité de ces derniers. Ce qui donnerait un avantage par
rapport à l’Inde. Il ne faut pas oublier qu’en Chine, seules 5 régions, situées
au Sud Est, produisent 50% du PIB. Il reste encore de la marge…
Nous avons clôturé cette semaine avec l’intervention de M
Bruno Cabrillac, Conseiller financier à la direction Générale du Trésor et de
la politique Economique- Rattaché au ministère de l’Economie, qui a exposé les
perspectives de croissance à long terme de l’économie chinoise.
Cette semaine nous a permit de découvrir de plus prêt une
puissance économique mondiale qui fera encore parler d’elle dans l’avenir. Nous
avons beaucoup apprécié les interventions des différents acteurs car leurs
exposés parlaient de choses vécus. Ce qui nous a donné une vision réaliste sur
comment faire du business en Chine.
Chams
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